Comme de nombreux pays d’Afrique, le Rwanda doit faire face au problème des enfants de la rue depuis plus de trente ans.
Même s’il n’est jamais le seul, le facteur économique est un élément clé expliquant la présence des enfants dans les rues. Les situations d’extrême pauvreté ne permettent pas aux familles d’assurer les besoins primaires de leurs enfants : nourriture, éducation, soins médicaux.
Cependant, la pauvreté n’est pas le seul facteur. Les enfants sont souvent victimes d’abus, de violence ou de mauvais traitements, ce qui les pousse à partir dans la rue. Un élément souvent déclencheur de ces violences semble être la présence d’un beau-parent à la suite d’une recomposition familiale consécutive au départ ou à la mort du conjoint.
Malgré les efforts fournis par le gouvernement rwandais, par la société civile et par les organisations internationales, la paupérisation en milieu rural, l’afflux de nombreuses populations vers les banlieues des villes, le fléau du SIDA, le chômage croissant, la faiblesse du pouvoir d’achat, continuent de pousser de nombreux enfants dans les rues.
La situation des enfants vivant dans les rues se caractérise par une grande précarité et par une violation permanente de leurs droits : droit à l’éducation, droit à la santé, droit à la protection, droit à la nourriture, droit de vivre avec leurs parents.
Ils sont tous déscolarisés, effectuent des travaux souvent pénibles pour gagner quelques sous : transporter des sacs lourds, puiser de l’eau, collecter et revendre des pièces de métal ou des bouteilles vides en plastique ou en verre, etc. La plupart connaissent la malnutrition et d’autres maladies telles que la dysenterie, le paludisme, la galle, etc. Dans la rue, les enfants souffrent également du manque de sommeil : ils ne s’allongent que quelques heures par jour, sur un carton ou dans un caniveau, et ne dorment que d’un œil, de peur qu’on leur vole leurs affaires ou qu’on ne les arrête. Nombre d’entre eux reconnaissent prendre de la drogue afin d’oublier leurs difficultés.